“LES ENTREPRISES ONT DURABLEMENT INTÉRÊT À SOUTENIR LE SPORT” : SAMUEL TUAL PRÉSENTE L’ENGAGEMENT D’ACTUAL GROUP
Samuel Tual, président d'Actual Group (A. Mounic/L'Équipe)
Source : journal L’Équipe.
https://www.lequipe.fr/Tous-sports/Actualites/-les-entreprises-ont-durablement-interet-a-soutenir-le-sport-samuel-tual-presente-l-engagement-d-actual-group/1597748
Samuel Tual, le président d'Actual Group, nouveau partenaire de « Demain le sport », détaille les liens entre ses partenariats sportifs et son secteur d'activité, le marché du travail et de l'emploi. Et espère voir les entreprises intensifier leur soutien au sport français.
Entreprise spécialisée dans le marché du travail et de l'emploi, au réseau de 600 agences en France, et « numéro un de l'intérim d'insertion » (auprès des personnes très éloignées de l'emploi), Actual Group, qui rejoint « Demain le sport », est aussi le partenaire d'une équipe de voile, de six clubs de foot pros (Laval, Lorient, Nice, Lille, Bastia et OL Lyonnes), du Stade Toulousain en rugby et d'une multitude de clubs amateurs. Son président, Samuel Tual (57 ans), détaille le rôle de ces engagements auprès des sportifs et des demandeurs d'emploi en France. Également vice-président du MEDEF, il invite le secteur privé à continuer d'investir dans le sport.
La prochaine étape sera le départ de la Transat Café l'Or, le 26 octobre...
Nous sommes passés de la Mini-Transat, au Multi50 et maintenant à l'Ultime avec une équipe d'une vingtaine de collaborateurs. Nous avons accompagné Yves pendant plus de vingt ans et nous avons voulu qu'il transmette ses connaissances à un jeune à potentiel comme Anthony Marchand En rachetant Gitana 17 renommé Actual Ultim 4, on l'a doté du bateau le plus performant de la catégorie pour avoir un projet ambitieux. L'objectif est de gagner la Route du Rhum en 2027 et de faire le tour du monde en 2028.
L'engagement historique auprès du Stade Lavallois ne suffisait pas ?
Le siège de l'entreprise étant à Laval, nous avons une proximité naturelle avec le club. De tous nos partenariats sportifs, c'est celui du coeur. Et nous sommes plus qu'un partenaire puisque nous sommes associés au capital de l'entreprise.
Vous êtes aujourd'hui à Lorient, Lille, Nice, Bastia et l'OL Féminin...
Nos activités sont très ancrées dans les territoires. Nous essayons d'avoir des clubs emblématiques à différents endroits. La démarche du sponsoring est très intéressée. Nos clients sont des entreprises. Mais nous ne pouvons leur fournir nos services seulement si on a les meilleurs candidats. Nous avons l'enjeu de toucher le grand public. Soutenir des équipes et des sportifs de haut niveau est très inspirant pour les publics auxquels on s'adresse et notamment les jeunes en quête de modèles.
Pourquoi s'être tourné vers le rugby et le Stade Toulousain ?
Nous avons commencé par la voile puis après quelques partenariats, nous avons été identifiés comme un acteur engagé dans le sport. Il y a un enjeu stratégique derrière nos partenariats mais, ensuite, les rencontres avec les hommes et les femmes expliquent le choix de tel ou tel club. On voulait déjà faire quelque chose dans le Sud-Ouest et la rencontre avec Didier Lacroix a été un coup de foudre. Le Stade Toulousain, c'est l'excellence par nature.
« Dans le passé, on avait des agences ouvertes sur site, les soirs de match. Maintenant, on a des QR Code qui permettent d'accéder aux offres depuis son téléphone »
Quelles sont les motivations derrière chaque sport ?
Le premier objectif est évidemment la notoriété. Mais ça n'est pas suffisant, donc le partenariat se traduit par des prestations associées aux clubs, les soirs de match. Notre réseau d'agences source des profils en sécurité, accueil, entretien, service traiteur, etc. Un match de L1, c'est 500 personnes. Nous nous adressons aussi aux supporters pour les accompagner dans leur projet professionnel. Dans le passé, on avait des agences ouvertes sur site, les soirs de match. Maintenant, on a des QR Code qui permettent d'accéder aux offres depuis son téléphone. Les soirs de match, on arrive à être consultés par 10 000 personnes. La voile est sur un autre registre. C'est du sport de haut niveau avec une dimension aventure. Montrer ce que des sportifs sont capables de réaliser dans la course au large, c'est très inspirant.
Vous soutenez aussi des ambassadeurs (le skipper Anthony Marchand, l'apnéiste Arthur Guérin-Boëri, le para-nageur Axel Alletru et le boxeur Jordy Weiss)...
Certains sont très bons dans leur discipline et communiquent très bien. D'autres sont en devenir et n'ont pas appris ou n'ont pas les moyens pour communiquer. Nous devons les accompagner pour les mettre en avant auprès du grand public et des jeunes en particulier.
Avez-vous un rôle auprès de sportifs en reconversion ?
Nous intervenons dans les centres de formation pour dire : « Vous avez mis le sport en priorité, mais n'oubliez pas votre diplôme. » Nous aidons les jeunes à réfléchir à la construction d'une reconversion. Et nous accompagnons des sportifs en deuxième partie de carrière qui commencent à se poser des questions sur la suite. Ça passe par une évaluation de la personne, de ses capacités et de ses envies. Nous le faisions ponctuellement à la demande des clubs. Depuis cette année, nous avons une offre de services qu'on va industrialiser.
Avez-vous des exemples ?
Certains créent leur activité, d'autres passent par le salariat. Un footballeur pro a ouvert sa boutique de vin. Un autre s'est lancé dans l'immobilier avec un concept de logement innovant. Un sportif entre dans une entreprise pour s'occuper du sponsoring et de la communication, un autre dans des instances sportives au niveau national. Un ancien joueur du FC Lorient, Arnaud Le Lann, avait créé une agence d'emploi à son compte, Actibreizh, à Lorient.
175 partenariats locaux
Vous intervenez aussi auprès des proches ?
Le manque de mobilité professionnelle est l'un des premiers freins à l'emploi. Parfois, des clubs nous appellent en disant qu'une recrue confirmera son arrivée seulement si on trouve un job à son épouse. À partir du moment où il y a mobilité, on cherche un logement, une école pour les enfants, un emploi pour le conjoint.
Vous avez aussi une multitude de partenariats locaux...
Nous en avons 175. Je donne beaucoup d'autonomie aux équipes pour en engager dans différentes disciplines. Notre budget communication correspond à 0,8 % de notre chiffre d'affaires, soit 12 M€. Deux tiers sont dédiés au sponsoring et un autre aux supports traditionnels. Dans le sponsoring, il y a 4 M€ pour la voile et 4 M€ pour les autres sports. Chaque région a un budget en lien avec la part de l'activité qu'ils représentent. Elles sont ensuite libres de l'utiliser comme elles le souhaitent.
Le rôle des entreprises dans le sport a-t-il, selon vous, vocation à s'étendre ?
Pour vivre dans les territoires, il faut des entreprises qui se développent et créent de l'emploi. Mais on ne peut pas avoir de collaborateurs sans écoles, services de santé, culture ou clubs de sport. Actuellement, beaucoup d'entreprises s'engagent dans le sport, l'éducation, le patrimoine, etc. Elles le font parce qu'elles sont ancrées mais aussi par intérêt, pour attirer des collaborateurs et les garder. Elles ont durablement intérêt à soutenir le sport et je regrette qu'on n'en fasse pas un enjeu national. Je ne demande pas au politique de tout faire à notre place. Plutôt d'encourager à aller beaucoup plus loin dans le soutien du sport par des acteurs privés. »