J24 | 𝗔𝗥𝗞𝗘𝗔 𝗨𝗟𝗧𝗜𝗠 𝗖𝗛𝗔𝗟𝗟𝗘𝗡𝗚𝗘 - 𝗕𝗥𝗘𝗦𝗧 | JOURNAL DE BORD #3 | Dans le froid de l’Océan Indien

Les trois jours depuis le départ de Cape Town sont passés vite. J’ai l’impression d’être reparti hier. Le froid est arrivé brutalement. Actuellement, il fait cinq degrés à l’intérieur du bateau, sans compter le vent apparent et les courants d’airs. La nuit, ce n’est pas simple mais ça va. Pour l’instant, on est clairement dans le supportable avec les couches de vêtements que l’on a et puis on s’habitue à tout. C’est vrai pour les températures, pour le manque de sommeil ou pour la vitesse. A force de s’entrainer, et de faire des milles, que le corps humain s’accommode. Il peut aller beaucoup plus loin que ce que l’on pense. Au début, et notamment lors des premières nuits, quand le bateau file à plus de 30 nœuds, on se demande comment on va faire pour tenir pendant un tour du monde complet. Comment on va faire pour s’endormir. On a clairement la sensation d’être dans un métro lancé à pleine vitesse. Ça bouge un peu dans tous les sens, ça fait du bruit, mais on se rend compte que ça le fait, que tout va bien.

La durée des siestes ? Ça dépend des conditions mais c’est généralement par tranches de 20, 30 ou 45 minutes. Si on s’endort instantanément, ce n’est pas si bon signe : ça veut dire qu’on est sûrement trop cramé. Quand l’alarme sonne, on se lève pour éteindre le réveil puis on regarde si tout va bien. On enchaine quelques cycles comme ça, au fur et à mesure, en espérant arriver entre quatre et six heures de sommeil cumulé par jour. Si y arrive, c’est pas mal. A bord d’Actual Ultim 3, pour m’aider à m’endormir, j’ai un casque anti-bruit mais je ne l’ai finalement pas trop utilisé depuis le début de cet Arkea Ultim Challenge - Brest. Je préfère entendre le bateau. Par ailleurs, maintenant que je suis dans les 40e Rugissants, j’utilise une bouillote. Je la mets à mes pieds et je m’en sers pour faire chauffer un peu mon lit. Ça fait du bien. Ça m’aide à m’endormir.

Au niveau de la météo, ça ne va pas aussi vite que ce que je pensais car ça ne va jamais vraiment tout droit. Un petit minimum dépressionnaire se crée devant moi. Il va générer de la molle pendant une poignée d’heures sur ma route, au nord des Kerguelen, avant que je retouche des vents portants. Je me prépare à enchaîner pas mal d’empannages jusqu’au cap Leeuwin. Ça promet de ne pas être simple. Je n’ai pas du tout une météo aussi favorable que celle que Charles (Caudrelier) a pu avoir mais c’est comme ça. Je fais avec. La mer est assez clémente en ce moment donc c’est plutôt pas mal car plus que les forces de vent, c’est généralement ce qui nous gêne sur nos bateaux. Dans l’instant, elle est un peu croisée, pas très belle mais pas très grosse. On est carrément dans le gérable et dans l’agréable. La vie à bord reste très correcte.

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