J57 | đ—”đ—„đ—žđ—˜đ—” 𝗹𝗟𝗧𝗜𝗠 𝗖𝗛𝗔𝗟𝗟𝗘𝗡𝗚𝗘 - đ—•đ—„đ—˜đ—Šđ—§ | Anthony Marchand : « Content de rĂ©cupĂ©rer des alizĂ©s pour mon anniversaire ! Â»

Ce lundi, alors qu’il fĂȘte ses 39 ans et se prĂ©pare Ă  entamer son 58e jour de course dans le cadre de l’Arkea Ultim Challenge – Brest, Anthony Marchand est de retour dans l’Atlantique Nord. Aux environs de 5 heures ce matin, le skipper d’Actual Ultim 3 a en effet franchi l’équateur. S’il ne cache pas son enthousiasme de se retrouver de nouveau la tĂȘte Ă  l’endroit, le navigateur se rĂ©jouit surtout de profiter (enfin) des alizĂ©s, ces vents rĂ©guliers des rĂ©gions intertropicales qui lui ont fait dĂ©faut le long des cĂŽtes Sud-AmĂ©ricaines. A partir de ce soir, il devrait, de fait, ĂȘtre complĂštement sorti du Pot-au-Noir et dĂ©buter un long bord tout droit dans des conditions stables, en direction des Açores.

De retour dans l'hĂ©misphĂšre Nord 

« Me voilĂ  de retour dans l’hĂ©misphĂšre Nord, enfin ! Â», a lĂąchĂ© Anthony Marchand avec un certain soulagement dans la voix, ce matin, lors d’un Ă©change tĂ©lĂ©phonique avec son Ă©quipe. Et pour cause, cette derniĂšre semaine n’a assurĂ©ment pas Ă©tĂ© de tout repos pour le skipper d’Actual Ultim 3. La panne, depuis plusieurs jours, des alizĂ©s BrĂ©siliens, lui a en effet bien corsĂ© la tĂąche pour remonter le long des cĂŽtes Sud-AmĂ©ricaines, le contraignant Ă  raser la terre dans le but de jouer avec les effets de brise thermique.

« Depuis lundi dernier, j’ai enchaĂźnĂ© les virements de bords dans tous les sens. Souvent, j’ai fait le choix de passer par l’empannage car c’était plus rapide. C’était pĂ©nible mais, bizarrement, c’est passĂ© relativement vite. J’ai constamment eu des choses Ă  faire et je n’ai vraiment pas eu le temps de trouver le temps long mĂȘme si ça n’avançait vraiment pas trĂšs vi te Â», a dĂ©taillĂ© le marin qui a composĂ© avec de tout petits airs et mĂȘme de la molle depuis la latitude de Santa Calatina.

« Il y avait de grosses diffĂ©rences de pression entre le jour et la nuit. Peu avant le lever du soleil, un flux de terre arrivait soudainement. Je prenais une bascule de 90° d’un coup et les aprĂšs-midis, c’était pĂ©tole. Le schĂ©ma Ă©tait trĂšs rĂ©pĂ©titif mais intĂ©ressant malgrĂ© tout car on a finalement peu d’occasion de naviguer aussi proche du BrĂ©sil. Un jour, je suis passĂ© Ă  3,5 milles d’une plage. J’ai presque vu les gens en maillot de bain ! », a soulignĂ© Anthony qui a, par ailleurs, dĂ» slalomer entre les hauts-fonds, les cailloux, le trafic maritime et les nombreux bateaux de pĂȘche prĂ©sents sur zone.

« Ça peut paraĂźtre bĂȘte mais ça m’a fait un bien fou de voir des gens. Je pense que je me suis fait insulter deux ou trois fois. En me voyant, certains ont criĂ©. Comme je ne parle pas portugais, je ne sais pas ce qu’ils disaient mais j’ai pris ça comme des coucous ! Â», s’est amusĂ© le Costarmoricain qui en termine dĂ©sormais avec le Pot-au-Noir, cette fameuse zone de convergence intertropicale dont il devrait, en principe, ĂȘtre totalement sorti d’ici une dizaine d’heures.

Changement de mode Ă  venir

« Je me rĂ©jouis de bientĂŽt pouvoir allonger la foulĂ©e. J’ai dĂ©jĂ  changĂ© d’échelle sur la cartographie et Ă  partir de ce soir, je vais rĂ©cupĂ©rer les alizĂ©s puis me retrouver au prĂšs un peu dĂ©bridĂ© sur un long bord en tribord amure qui devrait durer presque jusqu’aux Açores. Je vais enfin pouvoir renouer avec de belles moyennes mais aussi et surtout dormir un peu ! Â», a relatĂ© le marin.

Ces derniers jours, le sommeil s’est en effet fait rare car non seulement il a fallu ĂȘtre sur le pont quasi en permanence mais en plus il a fallu s’accommoder autant que possible Ă  la chaleur, par moments littĂ©ralement Ă©touffante. « J’ai hĂąte que les tempĂ©ratures se rafraichissent un peu. J’ai installĂ© mon lit dans le cockpit pour profiter des courants d’air mais ils sont chauds et Ă  cet endroit c’est bruyant. Je suis impatient de faire une vraie sieste et de retrouver un vent plus stable. Dans l’instant, il y a encore des nuages et des grains. Ces derniers ne sont pas trĂšs vio lents mais je reste vigilant car il en suffit d’un seul plus fort que les autres pour semer la pagaille Â», a rappelĂ© Anthony qui compose avec un vent oscillant entre 7 et 15 nƓuds et affiche une avance de 253 milles sur son concurrent direct, Éric PĂ©ron. « Il est revenu mais un peu moins que ce qu’on pouvait imaginer. Notre choix d’aller au ras des cĂŽtes BrĂ©siliennes a Ă©tĂ© payant Â», a affirmĂ© le skipper d’Actual Ultim 3 dont la stratĂ©gie pour la fin de course s’annonce relativement simple, sur le papier.

« Ă‡a devrait se rĂ©sumer Ă  deux grands bords pour rallier Brest Â», a prĂ©cisĂ© le Breton qui prĂ©fĂšre rester prudent quant Ă  l’évolution de la situation mais devrait thĂ©oriquement dĂ©border l’archipel portugais dans la journĂ©e de samedi. « Je m’attends toujours un peu Ă  tout mais je ne vais pas bouder mon plaisir de naviguer dans les alizĂ©s cette semaine. Je ne pouvais pas espĂ©rer mieux que de les retrouver le jour de mon anniversaire mĂȘme si j’avoue que j’aurais encore plus savourĂ© si j’avais eu des chips au vinaigre ou un truc du genre pour fĂȘter ça. De ce qu’il me reste Ă  bord, je trouve que tout a un peu le mĂȘme goĂ»t. J’ai envie d’autre chose mais en attendant, je prends ce qu’il y a Ă  prendre sur le plan mĂ©tĂ©o ! Â»

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