Transat Café L’Or : J4 - Plein gaz vers le Sud
Crédit photo : Ronan Gladu
Anthony Marchand et Julien Villion évoluent ce mercredi matin à des vitesses supersoniques, entre 40 et 42 nœuds, à bord d’Actual Ultim 4. Après avoir affronté des heures particulièrement éprouvantes, ballotés dans une mer chaotique à l’arrière de la dépression qui s’est présentée hier sur leur route au large de l’Espagne, les deux marins profitent désormais d’un plan d’eau plus ordonné, sans pour autant baisser la garde. Le trimaran rouge et noir file plein sud vers Madère, qu’il devrait déborder en fin de matinée, avant d’atteindre les Canaries dans l’après-midi. Là, le vent devrait mollir et adonner, offrant au duo un premier répit bienvenu, même si la journée s’annonce encore très active.
Une option stratégique à l’Est
Au large du cap Finisterre, la dépression a imposé un choix déterminant : la contourner par l’Ouest, comme Banque Populaire XI, ou par l’Est, comme SVR-Lazartigue, Sodebo Ultim 3 et Actual Ultim 4. « On savait que les deux routes seraient compliquées, avec leurs avantages et leurs inconvénients », résume Julien. « À l’Ouest, le portant dans la mer formée risquait d’être violent, et à l’Est, il fallait gérer des conditions instables et orageuses. Au final, nous avons choisi de rester au contact de nos concurrents directs, et surtout se positionner au mieux pour la suite. » Un pari assumé qui, ce mercredi matin, semble conforter leur choix.
« Ça fume ! »
La nuit a été rude, marquée par des vagues croisées et des accélérations impressionnantes. « Quand on a chopé le vent de nord-ouest derrière la dépression, le bateau partait fort face aux vagues. On avait un peu peur de tout casser », raconte le Morbihannais. Depuis, la mer s’est assagie et les vitesses se sont envolées. « Là, on est entre 41 et 42 nœuds. Ça va vite, ça fume ! » lance le co-skipper, qui compare la scène à « une session de motocross ». L’image illustre bien ce début de course : rapide, physique et éprouvant pour les corps comme pour les bateaux. « Franchement, ça n’a pas arrêté depuis le départ. On est un peu rincés », concède-t-il, tout en confiant qu’il attend avec impatience « la première vraie sieste dans l’alizé, quand le bateau sera enfin calé ». Reste que si la fatigue se fait sentir, la détermination, elle, demeure intacte.
Crédit photo : Ronan Gladu
Cap sur les Canaries
En fin de journée, le vent devrait faiblir, imposant un changement de voile. Ils pourront alors souffler un peu. « On va devoir renvoyer le grand gennaker. Il y a toujours du sport au programme », sourit Julien. Après Madère, Actual Ultim 4 atteindra les Canaries dans l’après-midi, avec l’ambition de profiter des transitions pour se rapprocher de ses concurrents directs. « On voit que Tom (Laperche) et Franck (Cammas) ralentissent déjà un peu dans le dévent de l’archipel portugais. De notre côté, en passant un peu plus à l’extérieur, on espère garder davantage de pression et gratter quelques milles », explique le navigateur, toujours troisième au pointage ce mercredi matin. Et si le timing se confirme, la perspective est savoureuse : « Vers 16 heures, on devrait être à l’ouest de l’ile de La Palma. Ça correspondra à peu près à l’heure du goûter…et on espère alors être en mesure de croquer Sodebo Ultim 3.»