Transat Café L’Or : J6 - A l’offensive vers le Cap-Vert !
Crédit photo : Ronan Gladu
Après avoir longé les côtes du Sahara occidental, Anthony Marchand et Julien Villion (Actual Ultim 4) filent ce vendredi matin à vive allure vers le Cap-Vert. Le duo, qui a dû composer avec un vent affaibli au sud des Canaries, a choisi de se rapprocher franchement du continent africain pour retrouver un peu de pression. Une option payante sur le plan de la vitesse, mais qui leur a imposé une vigilance extrême dans une zone constellée de pirogues de pêche. À présent (re)lancés à plus de 30 nœuds de moyenne, les deux marins abordent un nouveau casse-tête stratégique : comment négocier au mieux le vaste archipel, qui offre de multiples options — à l’ouest des îles, au cœur du chapelet ou plus au sud — pour conserver vitesse et trajectoire optimale ?
Le Cap-Vert en ligne de mire
« Ça déboule vite » a confié ce matin Anthony Marchand, souriant mais concentré, depuis le bord d’Actual Ultim 4. Après les conditions plus légères rencontrées au sud des Canaries, le duo a su relancer la machine en longeant la côte africaine, sans jamais vraiment lever le pied. « C’était truffé de pêcheurs, sans AIS, sans lumière… On a dû être hyper vigilants, mais au moins, on a retrouvé plus d’air », a raconté le navigateur qui conserve pour l’heure sa troisième place, dans le tempo des leaders, prêt à saisir la moindre ouverture. La dynamique est relancée, mais l’équilibre reste fragile : la brise mauritanienne s’atténue à mesure que les équipages s’enfoncent vers le sud. « Ça va forcément mollir pour nous », a prévenu le Costarmoricain. « Banque Populaire XI, derrière, va garder du vent un peu plus longtemps. Mécaniquement, il faut s’attendre à ce qu’il revienne. »
Ajuster le tir
A court terme, le duo se concentre sur le placement idéal à adopter pour franchir le Cap-Vert, un passage délicat qui s’annonce déterminant pour la suite. « Il va falloir bien gérer la zone et être plus inspirés que sur les coups précédents », a reconnu Anthony. L’enjeu est de taille : entre vents faibles, reliefs perturbateurs et dévents traîtres, le moindre choix de trajectoire peut faire perdre — ou gagner — des dizaines de milles. « Dans l’immédiat, on cravache pour ne pas trop perdre de terrain sur les copains de devant. La course est longue et il va encore se passer plein de choses », a ajouté le skipper d’Actual Ultim 4, conscient que le scénario météo, favorable pour l’instant aux leaders, pourrait s’inverser dans les heures à venir. Avec son binôme, il passe en revue les fichiers et affine les routages, dans l’espoir d’aborder l’archipel sur la meilleure trajectoire possible.
A fond dans la mêlée
À bord, la complicité entre les deux hommes reste un atout maître. « Le bateau va vite, il fait chaud, les manœuvres s’enchaînent, mais on s’entend super bien et on est à fond », souligne Anthony. Après un début de course éprouvant, le tandem a trouvé son rythme, entre repos éclair et longues phases de pilotage à haute intensité. La fatigue se fait sentir, mais l’envie, elle, ne faiblit pas. Comme des stratèges avant une mêlée, les deux marins préparent déjà la grande séquence suivante : le Pot-au-Noir. Cette région piégeuse, faite de grains et de calmes, peut rebattre toutes les cartes. « On réfléchit déjà à notre positionnement, car dans cette fameuse zone de convergence intertropicale, le moindre décalage peut tout faire basculer », confie Anthony. En mer comme sur un terrain de rugby — un sport qu’ils affectionnent tous deux —, l’état d’esprit reste identique : engagement total, sens du collectif et lecture du jeu. Anthony et Julien avancent ensemble, soudés dans l’action, déterminés à donner le meilleur à chaque instant. Et s’ils ne lâchent rien dans leur combat sur l’eau, nul doute qu’ils auront, quelque part, le cœur tourné vers le match de demain entre le Stade Français et le Stade Toulousain, que soutiennent également avec passion Actual et ses 4 000 collaborateurs.