J-1 Transat Café L’Or : Une entrée sans préambule dans le vif du sujet

Crédit photo : Jean Marie Liot / Transat Café l’Or

Demain à 14 heures, Anthony Marchand et Julien Villion s’élanceront à bord d’Actual Ultim 4 pour la 17e édition de la Transat Café L’Or. Entre Le Havre et la Martinique, 6 200 milles les attendent, avec un détour par l’île de l’Ascension dans l’hémisphère Sud. Mais avant de songer aux alizés ou au Pot-au-Noir, les skippers savent que l’entame sera décisive. Pas de phase d’observation cette année : dès les premières heures, la flotte sera confrontée à une météo musclée, fidèle à ce qu’on attend d’une transat automnale. Rafales, mer formée et manœuvres à répétition viendront marquer une entrée immédiate dans le vif du sujet. Un scénario exigeant, mais aussi prometteur : il annonce une course riche en rebondissements, où la stratégie comptera autant que la vitesse.

Une première nuit sans répit

Dès la sortie de la baie de Seine, l’intensité sera maximale. « On va se faire cueillir assez vite, avec 30 nœuds établis, des rafales à 40, et trois mètres de creux », annonce Anthony Marchand. Une entame vigoureuse mais brève : « On sait que ce ne sera pas très long, une dizaine d’heures environ. Ça secouera bien comme il faut, mais ensuite ça se calmera. » Julien Villion confirme qu’il n’y aura aucun répit : « Pas de round d’observation au programme. Il faudra être dedans immédiatement. On a fait le deuil du sommeil pour la première nuit, tout sera consacré aux manœuvres et aux réglages. » Entre prises de ris, changements de voiles et ajustements constants, les deux skippers devront trouver le bon tempo sans commettre d’erreur. « Chaque mètre gagné en Manche comptera pour la suite dans le golfe de Gascogne », insiste le skipper d’Actual Ultim 4.

Un scénario typique, mais ouvert

Si ce démarrage corsé s’annonce exigeant, c’est surtout le schéma météo global qui devrait offrir un terrain de jeu intéressant. « Ce ne sera pas une simple descente rapide sous pilote automatique », souligne Julien Villion. Après Ouessant, les conditions devraient s’apaiser temporairement avec le passage d’une dorsale, avant que la flotte ne soit confrontée à une dépression au large de Madère. « Ces transitions vont créer des choix tactiques, et donc des écarts possibles. Rien n’est figé, il y aura de vraies opportunités à saisir », ajoute-t-il. Un constat partagé par son binôme, qui souligne l’aspect positif de l’épreuve. « Une transat Est-Ouest va toujours vers du mieux. Derrière l’effort, il y a la récompense d’arriver aux Antilles… et surtout du jeu. »

Un duo prêt à relever le défi

Ces premiers milles seront déterminants, mais le duo se dit préparé à affronter l’intensité. Des mois de travail sur le bateau, une complicité évidente et une approche lucide les amènent à aborder ce départ avec confiance. « On a hâte de quitter le quai et de passer en mode course », résume Anthony Marchand. Demain, quand les amarres seront larguées, il restera l’essentiel : un trimaran fiabilisé, un binôme soudé et une traversée qui s’annonce aussi exigeante que passionnante. Le large, lui, écrira la suite.

Précédent
Précédent

Transat Café L’Or : Anthony et Julien bien lancés !

Suivant
Suivant

j-4 Transat Café L’Or : Dans la tête d’un marin à quelques jours d’un départ de course au large